27 janvier 2019
Nous sommes trois sur les traces de Laurent, au départ de Gex. Une cascade de proximité ! 1h15 d’approche non rectiligne, non uniforme à travers les branches et arbres couchés que recouvrent une poudreuse immaculée. Cheminer dans cet environnement est très agréable. La pluie qui nous accompagnait au début s’est mue en de très épars flocons. Croyant s’égarer un moment, Laurent retrouve le chemin bien caché, qui nécessite une connaissance estivale du lieu pour s’y repérer. Nous atteignons les deux petites cascades par le haut. Leur taille modeste nous invite à nous répartir en deux cordées de deux : Anoite et Miche sur la toute fine de droite, Laurent et moi sur la plus large de gauche. Un seul brin suffit pour ces 15 m. J’installe le rappel sur un gros arbre, puis nous descendons. Petite, mais très jolie et bien formée, proposant différentes lignes, bien verticales. Nous pourrons explorer 5 itinéraires différents. Je démarre, tout en moul’ aujourd’hui donc, pour tout le monde. C’est du 4, 4+. Il y a déjà de quoi bien s’amuser. Au bout d’1h30, nous avons terminé avec ce secteur. Laurent m’assure du haut et nous rejoignons les deux autres, 50 m plus loin. Ils finissent aussi et nous échangeons. Cette cascade-là est moins formée, ce qui laisse apparaître le rocher et donne lieu à un style de grimpe différent. Nous ferons 7 longueurs ici. En allant du plus facile, au plus difficile, avec le petit toit, les colonnettes, crochetage obligatoire sur cette glace toute fine. Grimper en crochetage ou en enfonçant à peine la pointe est très formateur. Cela développe la confiance dans ses ancrages, extrêmement importante pour ne pas s’épuiser à taper trop fort, à batailler à retirer le piolet, aussi très énergivore. Quand on voit qu’on peut tenir sur 5 mm de pointe, on n’ancre plus de 7 cm ensuite ! Les colonnes impose un style encore nouveau : Coincer la lame derrière la base, en espérant que le pilier ne cède pas. Ce qui m’arrive à un moment. Ayant entrevu la chose, j’avais chargé plus l’autre piolet, mais ça n’a pas suffit. Il faut acquérir une grande sérénité pour réussir à se lancer vers le haut, sachant que le point est peu sûr, ou bien qu’il le deviendra une fois le centre de gravité déplacé, et sans certitude sur le point suivant. En moul’, on peut se lancer, en-tête, c’est un vrai engagement…
Pour finir, Laurent est curieux de tester ce dont parlait Miche pendant l’approche, à savoir, grimper sans piolets (ce qui peut être utile en cas de perte…). Nous nous y essayons sur la partie de droite, la plus facile. Eh bien, c’est assez déstabilisant et pas facile du tout. Tout dépend du type de prises disponibles. Je me retrouve à faire des inversées, et même à attraper une stalactite tronquée, qui me vient dans la main.
Venus à bout de cette cascade, nous prévenons les autres que nous commençons à descendre vers le ressaut du dessous, 50 m plus bas. Une longueur peu difficile, de 25 m. Nous descendons en rappel, puis remontons en moul’. Anoite et Miche nous rejoignent, et nous deux continuons pour le dernier ressaut en condition, encore 50 m plus bas. Celui-ci est très original, un tronc, recouvert de glace, entrave le lit du torrent. Nous grimpons donc dessus. Puis enfin l’autre cordée, avec un bruit de vaisselle lorsqu’Anoite fait tomber le rideau.
Descente ensuite en 30 minutes, super agréable avec cette neige qui amortit nos pas.
Une belle journée à la découverte de ces nouvelles cascades, agrémentée d’un mélange de soleil et de flocons. 14 longueurs ! Et un timing parfait puisque je serai à l’heure pour mon train vers Interlaken, j’aurai plus froid aux mains à la gare qu’en cascade ! D’ailleurs mes nouveaux gants Decathlon sont validés.