29 janvier 2019

Montée à raquettes depuis Beatenberg. Aujourd’hui, il fait beau, bien que de gros nuages de brouillard viennent boucher la vue par intermittence. En montant, le ciel se bouche une fois, puis se découvre, mais ensuite, seules des parties de ciel se remplissent de nuages au flan de la montagne, de sorte qu’il est toujours possible de zigzaguer à travers. Les 50 cm de poudreuse tombés cette nuit ont recouvert les traces d’hier, et, toujours sans bâtons, la progression est… dynamisante pour les mollets ! Heureusement à partir de la gare intermédiaire de Vorsass, je pourrais suivre les pistes. 200 m sous le sommet, j’aperçois soudain deux voiles qui viennent de décoller, c’est bon signe ! Bientôt, après une piste de plus, je suis au sommet, et une autre voile vient de décoller. Le déco est sur la ligne de crête, juste derrière, c’est l’à-pic.

Je me prépare tranquillement, sur le bord d’une piste qui semble aménagé pour. Je suis particulièrement concentrée car je dois reconnecter ma voile qui sort de chez Rip’air, et dont les suspentes sont passablement emmêlées… Pendant ce temps, un parapentiste arrive, nous échangeons quelques mots. Il y a une très légère brise de face, mais avec l’Ultralight, ça gonfle tout seul. Un dernier regard aux nuages en vallée : ils laissent toujours un passage. Je décolle… presque, car je m’arrête à cause d’un tour de frein. Je remonte étaler ma voile, et cette fois je décolle. Une fois installée, je me rends compte qu’un de ces foutus mousquetons à encore pivoté. Cela m’était déjà arrivé quelques fois, mais jamais de manière irréversible, je pouvais toujours le replacer correctement. Depuis, j’avais positionné deux petits élastiques afin d’éviter ce problème, qui n’était plus d’actualité quand j’étais passée aux maillons souples. Mais aujourd’hui, n’ayant pas eu le temps de remettre les connects, j’ai les mousquetons. Et donc cette fois il est bel et bien bloqué, la suspente en tension sur la virole… Histoire de pimenter un peu le vol. Je m’en serait bien passée, même si la probabilité que le doigt s’ouvre est infinitésimale, il n’est jamais agréable de voler dans cette configuration. D’autant que la tension sur la voile est assymétrique, environ 7 cm de moins à gauche qu’à droite. Je continue donc tout droit, mais je m’abstiendrai de faire des figures au-dessus de l’atterro. En outre, la sensation avec cette voile est étrange, après avoir volé 15 jours avec la Echo. Beaucoup moins réactive, plus d’inertie. Le paysage est magnifique. J’aperçois d’autres voiles qui ont décollé d’en face. Des pilotes plient au sol. Je me pose et attrape l’inévitable onglée…
Je retrouve le pilote du déco, nous discutons 20 minutes le temps que son bus arrive, et que Thibaut vienne me chercher avec la bus de l’Uni de Bern.

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